Kill la Kill

Kill la Kill

Présentation




Kill la Kill est un anime produit par le studio Trigger. Il est fort possible que ce nom ne vous dise encore rien car il n’a été créé que récemment et ne compte pas beaucoup d’animes à son actif (comme Little witch Academia, petit OAV très sympa)… Mais peut-être que l’excellent Gurren Lagann vous dit quelque chose ? Il se trouve que dans le casting de Kill la Kill, on retrouve plusieurs petits génies ayant travaillé dessus, notamment Hiroyuki Imaishi, réalisateur, Kazuki Nakashima, pour le scénario, et Sushio, pour le character design. Avec une équipe pareille, on ne pouvait qu’espérer un anime de qualité et Kill la Kill s’est révélé à la hauteur de notre attente.




Ryūko Matoi est une jeune fille maniant un scissor blade et désireuse de venger la mort de son père, assassiné sous ses yeux. Dans ce but, elle intègre la prestigieuse académie Honnouji, dirigée par la tyrannique Satsuki. Elle plonge alors dans un monde impitoyable où règne la loi du plus fort. Démunie face aux autres élèves, elle se fait très vite "rétamer la face". En effet, ils possèdent des uniformes Goku, qui leur offrent des pouvoirs surhumains. Triste et abattue, elle se recueille dans son ancienne maison. Elle tombe alors sur une mystérieuse pièce où se trouve un uniforme scolaire: Kamui Senketsu. Il est vivant et il adore le sang de Ryūko. Après une discussion "calme et respectueuse", ils font un pacte et s’unissent pour le meilleur comme pour le pire… En avant l’aventure !

Rien dans le scénario de Kill La Kill ne pouvait réellement indiquer un ovni et pourtant c’est ce qu’il est. Une bête histoire de vengeance comme on en a l’habitude, une trame de base rappelant les bon vieux shojo. Vous savez, ceux où une petite fille rebelle arrive dans un établissement et se met à dos toute l’école et le conseil des étudiants… Avant que les membres de celui-ci, composé essentiellement de bishōnen, tombent tous amoureux de l’héroïne. Bref, dans Kill la Kill, rien de tout cela et fort heureusement !

D’entrée de jeu, le caractère militaire et fasciste de l’Académie est mis en avant. L’épisode 1 commence par un cours d’histoire sur le nazisme, puis un élève est châtié pour avoir volé un uniforme. Enfin, dans une mise en scène magnifiquement orchestrée, la présidente du conseil des élèves, Satsuki, apparait et prononce un discours à l'air dictatorial : « La terreur, c’est la liberté. Le règne, c’est la délivrance. La contradiction, c’est la vérité. Ainsi est la réalité de ce monde ».
De plus, son organisation est très hiérarchisée : tout en haut vient Satsuki Kiryūin, qui elle-même obéit à une autre personne, puis vient après le Conseil des Quatre, puis les chefs de clubs et ainsi de suite. Posséder un rang haut a tout son importance : plus vous êtes gradé et plus votre famille vivra dans un appartement luxueux car L’Académie est plus qu’une simple école. C’est une véritable ville.
Les uniformes Goku, symboles de la puissance, ne sont donnés qu’au compte-goutte aux plus méritants. Plus l’utilisateur a un rang haut, plus on lui confiera un uniforme puissant. A l’instar de la majorité des animes se passant dans un lycée (ici une académie), les différents clubs ont un rôle central. Ces clubs sont variés et ont tous leurs propres caractéristiques : le jardinage, la musique, le tennis et il existe même un club chargé de faire régner la discipline (parfois brutalement). Ils ont tous des techniques de combat qui leurs sont spécifiques : le club de tennis et son chef ne se battent qu’avec des balles de tennis. Cette variété permet à l’anime d’avoir une certaine loufoquerie dans les combats rappelant un peu One Piece et ses fruits du démon. Par exemple, le club de discipline se bat qu’à coup de règlements disciplinaires, un livre où sont contenues toutes les règles de l’académie (et ça fait vachement mal !!!).

Dans cet univers formaté que rien ne semble pouvoir ébranler débarque alors une jeune fille dynamique, Ryūko. Elle est persévérante et tenace à l’image de certains héros de nekketsu. On s’y attache très vite et on suit avec plaisir son combat contre le système de l’académie. Arrivera-t-elle à démasquer l’assassin de son père et à l’éliminer ? Pourra-t-elle faire changer le système ou finira-t-elle par se faire absorber ? On apprécie que l’héroïne soit une fille, cela nous change agréablement des Luffy et Goku qu’on voit tant. Malheureusement, ce pas en avant représente également trois pas en arrière. Le Fan Service ecchi la réduisant parfois à une paire de seins sur patte, rappelant désagréablement Erza de Fairy tail.

Kamui Senketsu, l’uniforme de Ryūko n’est pas seulement une arme. Contrairement aux uniformes Goku de l’Académie, il est doué de conscience et participera aux réflexions et aux doutes qu’aura Ryūko durant l’anime. Il apporte également une touche humoristique à l’anime. En plus de cela, le scénario tourne beaucoup autour de ces uniformes et permet à l’anime d’être plus qu’une histoire de vengeance. De nombreuses questions demeureront et trouveront leurs réponses au fil de l’intrigue : pourquoi Senketsu peut-il s’exprimer et pourquoi Ryūko est-elle la seule à le comprendre ?
Satsuki représente la dictature, c’est la « méchante ». Ses caractéristiques de bases sont communes à beaucoup d’autres méchants d’anime. Elle est cruelle, sévère, et a une vision péjorative des êtres humains. Elle traitera souvent ses élèves de « porcs en uniforme ». Mais Kill la Kill ne joue pas pour autant dans la facilité, bien au contraire. Il s’évertue à lui donner des qualités comme reconnaître le travail et le mérite. Elle évoluera tout au long de l’anime avec de nombreux rebondissements. Ses motivations sont également mystérieuses : régner sur le monde, le rendre meilleur à la manière de Pain dans Naruto, le mettre à feu et à sang pour son plaisir personnel ?


La famille qui recueille Ryūko est 100% barjo.
Le père se présente comme un docteur charlatan ayant déjà tué plusieurs clients. Mais comme il le dit lui-même : les morts ne portent pas plainte…
La mère est une bonne ménagère, prenant à cœur son rôle et nettoyant les habits au détriment parfois de Kamui Senketsu, qui n’apprécie pas le lavage.
Le frère est un voleur récidiviste au grand dam de sa mère. Lui comme son père aime mater Ryūko à poil. Mais elle ne se laisse rarement faire et les coups de poings pleuvent.
Mako, l’amie de Ryūko, complète cette famille déjantée et s'il y a bien quelqu’un de déjanté, c’est bien elle ! Elle débarque en pleine baston dans une mise en scène des plus débile, sans arme pour arrêter Ryūko ou ses adversaires. Elle s’affirme également comme une cancre. Elle sourit presque tout le temps, adore manger et fond littéralement devant l’argent.
Il ne faudrait pas non plus oublier Guts, le chien super-héros !
Cette famille pauvre représente les oubliés ou les rejetés du système. Elle rappelle tristement les bidonvilles des capitales, une manière de montrer que le capitaliste n’a pas que des qualités. Mais parallèlement et comme on l’observe dans de nombreux films, séries etc., cette famille respire la joie et le bonheur. Les croquettes mangées chaque jour comme repas sont « délicieuses » et la cuisinière toujours complimentée pour son talent… Or, il est évident que ces croquettes doivent être à peine mangeables. Cette famille détonne aussi avec les autres personnages ambiants. D’un côté, elle fait partie de la masse populaire, celle qui subit. Et de l’autre, elle est expressive et a une âme propre.

Les autres élèves de l’Académie sont présentés comme des moutons. Leurs chara-design se ressemblent tous, ils n’ont aucune réelle particularité et se comportent tous de la même façon. Ils obéissent au doigt et à l’œil à Satsuki et ont pour principale ambition l’argent et le pouvoir. Ce dévouement aveugle pour leur cheffe n’est pas sans rappeler les Jeunesses Hitlériennes de la Seconde Guerre Mondiale. On peut donc y voir une critique de la société, de l’être humain et du fascisme : suivre sans réfléchir, boire les paroles des politiciens, le profit et le pouvoir comme seul préoccupation.

Au niveau du graphisme, Kill la kill pousse encore plus loin le délire que son prédécesseur, Gurann Lagann, et s’annonce donc comme une petite révolution. Le jeu de lumières et de couleurs est très bien employé et marquera la rétine de vos yeux à jamais. Les yeux peuvent vite souffrir de cette dense coloration. Évitez donc de vous lancer le défi de « Je finis cet anime en une journée ». Vous serez juste bon pour aller chez l’ophtalmologue. Les OST sont très bien faits et accompagnent merveilleusement bien les scènes, qu’elles soient à caractère humoristiques ou épiques. Malheureusement, le caractère répétitif de certaines musiques fait qu’on s’en lasse et elles perdent ainsi de l’intérêt.
Le Fan Service ecchi présent tout le long de l’anime fait partie du délire de Kill la Kill. Il est surtout à titre humoristique. Les personnages eux-mêmes se moquent de leurs tenues. Ryūko se fera ainsi traitée de perverse et d’exhibitionniste par son amie Mako. Néanmoins, certaines blagues sont vues et revues. Les ecchi en ayant fait leur leitmotiv. De plus, il y a une surdose à certains moments.
Cela se sent particulièrement dans le premier épisode. Lorsque Kamui Senketsu devient l’uniforme de Ryūko, on a la désagréable impression qu’il va la violer… Et lors de certains combats, c’est particulièrement abusé, je dirai presque qu’il y a manifestement une "débauche de nudité". Enfin, il existe également un Fan Service gore, nettement moins excusable. Ressemblant à Elfen Lied, il consiste en des fontaines de sang. Heureusement, il est essentiellement présent à la fin de l’anime. Cependant, et comme on pourrait l’attendre du réalisateur de Gurenn Lagann, Kill la Kill réussit à l’intégrer pleinement dans son scénario, chose plutôt rare. En effet, les vêtements ont une place scénaristique importante. Si Ryūko est souvent à poil, c’est qu’il y a une raison particulière et pas seulement pour faire craquer les ados prépubères.

En conclusion, Kill la Kill est un anime WTF à ne pas louper. Les personnage sont bien développés, que ce soit par son héroïne, Ryūko, l’uniforme scolaire, Kamui Senketsu, ou encore la dictateur Satsuki. Son scénario est poussé et il traite de thématiques sérieuses comme le fascisme. En plus de cela, il possède un graphisme particulier qui vous marquera à jamais et des OST bien foutues. Seul petit bémol : son Fan Service ecchi et gore trop présent. Mais ce petit défaut ne pourra à lui seul faire bouder notre plaisir. Trigger est manifestement un studio à suivre, ne serait-que par les talentueux membres qui le composent.
, le 13.01.2015

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Titre original Kill la Kill
1ère parution
Genre(s) Non défini, Comédie, Ecchi
Épisode(s) 24
Auteur(s)
Statut Licencié par Wakanim
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