Black Lagoon

Black Lagoon
Qui aurait imaginé qu’un disque au contenu plus que douteux aurait pu faire changer radicalement une vie de petit bureaucrate sans importance, à celle rythmée par des coups de feu et des courses-poursuites endiablées ? Certainement pas Rokurô Okajima… Et pourtant, c'est bien ce qu'il va lui arriver. Il sera pris entre deux feux : des pirates qui lui dérobent ses fameuses données, le prenant en otage par la même occasion et ses employeurs qui le trahissent, désireux de ne laisser aucune trace.
Pour sauver sa peau, et par la force des choses, il s'alliera à ses kidnappeurs, intégrant ainsi le « Black Lagoon » en partance pour une vie qu'il n'aurait jamais osé imaginer …

Rokurô Okajima : Jeune employé fraîchement diplômé (avec brio, bien sûr), Rokurô mène une vie tout à fait banale, limite déprimante jusqu'à cette sombre histoire de données dans laquelle il sera embarqué bien malgré lui. Décidé à rester avec les membres du Lagoon, on le surnommera « Rock ». Même si au départ, il fait un peu tâche dans l'univers de la contrebande, à cause de sa grande sensibilité, il prouvera qu'à défaut d'être un gros bras ou un tireur émérite, son sens de l'analyse et sa subtilité peuvent être essentielles.

Rebby/Levy : Surnommée « Two Hands » grâce à son habileté particulière à manier ses deux Berretta modifiés, Rebecca est la grande gueule du groupe. Véritable garçon manqué, voix rauque, la jeune femme est aussi intransigeante que les coups de feu qu'elle tire, et n'aime pas se remettre en question ou ressasser le passé. Elle s'exprime autant avec ses armes qu'avec les mots, et n'acceptera pas Rock tout de suite, le jugeant trop faible pour cette vie.

Benny : Véritable crack de l'informatique, c'est aussi le mécanicien attitré du Black Lagoon. Originaire de Floride, il aurait fouiné dans des dossiers confidentiels et serait poursuivi par le FBI et la mafia....

Dutch : Montagne de muscles à la tête de l'entreprise de transports « Black Lagoon », Dutch en impose autant par ses mots que par son physique impressionnant. Ancien membre des forces spéciales, il ponctue ses coups de feu sur le terrain par des citations des grands auteurs. Un brin philosophe, avec un sens de la justice encore bien ancré, Dutch est parfois le seul à pouvoir faire contrepoids face à Rebby.

Balalaïka : Chef de "l'Hotel Moscou", la branche de la mafia Russe sur l'île de Roanapura, cette femme au visage marquée est respectée par ses hommes, d'anciens soldats qui l'ont suivie, et mène ses affaires d'une main de fer. Vladilena de son véritable nom, a gardé de sa formation militaire dans l'ex-URSS, une manière assez froide voire expéditive de régler les affaires, mais n'en est pas moins un bon stratège. Elle fait souvent appel à Dutch et son équipe.

Chang : Chef des opérations de la Triade sur l'île de Roanapura, Chang est quelqu'un d'assez mystérieux et qui a l'air d'en savoir beaucoup sur les autres protagonistes. On apprendra un peu plus sur lui, notamment aux travers des OAV. Avisé, il est aussi habile de sa langue que de ses armes.

Roberta : Qui a dit que les bonnes étaient des crèmes de douceur et d'obéissance ? La fidélité ne fait pas défaut à Roberta, c'est même ce qui la pousse dans ses actions, mais le reste … Sous ses jupons, se cache une redoutable tueuse, extrêmement protectrice envers le fils Lovelace dont elle sert la famille. On la verra apparaître dans la deuxième saison et les OAV lui sont en grande partie consacrés.

Madhouse
nous a souvent servi des animés de qualité, et là encore l'adaptation du manga éponyme est une heureuse réussite. Ça sent la poudre, l'ambiance calfeutrée, électrique, pesante et angoissante des réseaux parallèles où l'économie et les intérêts ont fait table rase de la morale. Série en deux saisons, 24 épisodes en tout, Black Lagoon continue avec les OAV sortis en 2011 sur lesquels on reviendra un peu plus tard.

Plus fluide et peut-être un peu moins précis que sa version papier, Black lagoon possède une animation à la hauteur de son studio de production. L'action est menée tambour battant, et les gestes suivent, vifs et acérés, le sang est présent (contrairement au manga où l'hémoglobine est un peu moins visible). Les mimiques et expressions des personnages sont plutôt fluides dans l'ensemble, très naturelles. On a droit à un chara-design soigné, sans exagération ni pudeur, avec des angles classiques mais dynamiques , et surtout assez fidèle à la version du manga. Les villes sont particulièrement bien représentées, décor où l'ombre et la lumière jouent un jeu dangereux...

Et on est directement plongé dans l'action par un générique maintenant assez connu « Red Faction » aux sonorités rock, agressives, qui donne de suite le ton de ce qui va être le fil conducteur de l'animé : des ennuis à tour de bras et un souffle chargé d'acier et de sang.
C'est souvent cette musique ou l'opening entier qui peut à la fois intéresser ou rebuter les otakus curieux.
Les musiques agressives servent le rythme effréné de l'histoire, mais on alterne aussi avec des ambiances plus calmes (qui pourraient parfois nous rappeler certains moments de son aîné Cowboy Bebop, avec le côté jazzy un peu moins présent) illustrant le calme avant la tempête, une étrange sérénité, instants suspendus entre deux coups d'éclat.
Non, on n'en a pas forcément plein les oreilles tout au long d'un épisode, mais les OST sont suffisamment bien dosées pour nous permettre d'apprécier et de respirer un peu. Outre son opening, l'ending de Balck lagoon vaut également le détour, magnifique composition d'EDISON, qui a aussi réalisé la plupart des bandes sons de l'animé. Mélodie aux notes tristes et mélancoliques, qui porte malgré tout cette touche de violence caractérisant la série. De plus, la silhouette qui laisse les douilles sur son passage tout au long de la chanson change en fonction des épisodes, mettant plusieurs personnages sous les feux des projecteurs.


Si pour certains, Black Lagoon n'est qu'un seinen sans aucune finalité, où l'absence de morale prime et où les épisodes s'enchainent suivant les missions uniquement dans le but de tirer le maximum de coups entre les protagonistes, il faut regarder plus loin, au-delà de cette ambiance à couteaux tirés où ça pétarade à tous les coins de rues.

Oui, il contient sa dose de violence et de sang, mais c'est une part essentielle, si ce n'est vitale du contexte développé par l'animé. On peut toutefois penser que c'est un peu trop, notamment sur les épisodes faisant office de "fil rouge" entre les deux saisons.
Pour autant, la brutalité n'est pas gratuite, mais sert à accentuer le réalisme de l'univers, et les réactions logiques des personnages... On n'imagine pas des contrebandiers se comporter comme s'ils vivaient au pays des bisounours ou tendre l'autre joue sans broncher !
Et c'est ce que l'on cherche aussi en regardant Black Lagoon : une série d'action concentrée, qui pue la sueur et le sang, les sourires torves et l'humour grinçant, mais pas sans consistance.

Au travers des épisodes se dessine un contexte géopolitique fictif mais néanmoins complexe où chaque décision doit être rondement pesée avant d'être prise. C'est un peu plus illustré dans la deuxième saison où l'action est déplacée et où les influences de chacun évoluent, les passe-droits n'ont plus forcément le même poids. On n'y prête pas forcément attention, l'œil attiré par les scènes d'actions où les culasses sont tirées plus vite qu'une négociation, mais certains dialogues apportent un éclaircissement non négligeable. Ils nous montrent une société décadente dont le paroxysme s'était situé à Roanapura, où les intérêts économiques priment sur l'humain, où des valeurs tels que le respect ou la loyauté prennent un sens particulier. Comment construire quelque chose de solide dans ce genre d'univers ? Bonne question …
On pourrait retrouver le même mécanisme scénaristique, dans Hellsing par exemple, où au travers des combats et du sang, la morale et la société est souvent remises en question.


Black Lagoon n'est pas seulement un animé d'action, mais à travers de rares moments où on peut reprendre son souffle dans l'enchainement des péripéties (oui oui, ça arrive ! ) , il y a, à travers les personnages, de leur évolution une vraie question sur la quête de soi-même. Ce qu'on veut devenir, ce qu'on est au fond de soi, et quel chemin est-ce qu'on veut donner à son existence.
Cet aspect de l'animé est surtout reflété par des personnages tels que Rock ou Dutch. Phrases énigmatiques, questions philosophiques en suspens, humour noir …
Bien qu'on pourrait noter une sorte d'irréalisme dans le changement, peut-être trop soudain, du mode de vie de Rock, il n'en reste pas moins que l'on peut s'interroger avec lui sur ce qui le motive réellement. Sur le déni de Rebby aussi par exemple, cette manière abrupte et sans concession d'aborder les choses.
On touche ici du doigt la part pleinement mature et adulte de la série. Aidée d'un contexte au final assez complexe, la série soulève des points de réflexion sur l'existence menée par les différents personnages.
Chaque choix, chaque décision entraine une conséquence, même infime, et si la morale et la bienséance sont constamment malmenées, il n'en reste pas moins qu'elle ne sont pas absentes, on se pose même la question : là où tout sens moral est abandonné, qu'est-ce qui guidera votre main, votre doigt à appuyer ou non sur la gâchette ?

De manière générale, le développement des personnages se fait un peu au compte goutte. On se doute des choses, mais on n'a nos réponses que seulement quelques épisodes plus tard, au détour d'un flash-back, ou de traits d'humour qui en disent parfois beaucoup. Mais de nombreux points restent en suspens, ce qui peut frustrer un peu !
Malgré ça, on appréciera le fait que les personnages secondaires, hors de l'équipe du Black Lagoon donc, ne soient pas en reste, et aient une véritable personnalité, un caractère et un background bien particulier.
C'est comme ça notamment, que l'on découvrira certains personnages monter au devant de la scène tel que Balalaïka, véritable rambo des temps modernes ou encore Roberta, une nonne un peu particulière !
Cette dernière est d'ailleurs le point central ( un peu trop exclusivement peut-être) des OAVs édités en 2011, faisant office de saison 3 sans pour autant en être une.
L'intrigue est concentrée sur la famille Lovelace et toutes les magouilles politiques qui ont tourné autour, en mettant en avant certaines relations entre des personnages de second plan dans les deux premières saisons. Avec ces OAVs, Black Lagoon s'est aussi offert un petit lifting au niveau graphique, mais garde ce mélange d'action, de violence, et de réflexion.

Il existe également des extras dans les versions blu-ray des Dvds, sorte de mini-oavs/cross over, où on retrouve notamment nos personnages fétiches dans un milieu scolaire, à jouer les Magical girl ou encore à intervertir leurs sexes. Beaucoup d'humour mais aussi quelques scènes qui nous dévoilent le passé, les pensées d'un ou deux personnages en particulier.

Un véritable coup de cœur !
Si l'animé m'a d'abord attiré par son côté action à tout péter et adulte, je ne me lasse pas de le re-regarder, y trouvant d'autres aspects qu'on ne voit pas immédiatement. Les mimiques, les répliques sont un délice et la musique me fascine toujours autant.
A ne pas mettre forcément dans toutes les mains à cause de la brutalité verbale et physique, Black Lagoon reste une référence Seinen parmi les animés à la fois déjantés et brutes où se mêle action et violence.
Du manga ou de l'animé, je ne saurais pas forcément vous dire de préférer l'un ou l'autre, puisque la version papier va plus loin, notamment avec les histoires des personnages secondaires, et détaille plus, mais sa parution s'est arrêté au tome 9 et elle reste donc inachevée.
L'animé est une porte ouverte dans l'univers, sans pour autant donner de réelle fin, mais ce n'est pas forcément un mal, ça laisse la porte ouverte à l'imagination (même si on aurait aimé un peu plus de choses au niveau des relations, notamment celle de Rock et Rebby ! ).
En bref, une série qui sent la poudre, mais pas que, et qui mérite le détour, pour sa maturité, et cette envolée vers un univers violent, pirate, mais pas si différent du nôtre, au gré de personnalités hautes en couleur !
, le 24.02.2013

Commentaires 1

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mandiflex Voir le profil
24.04.2013 à 20h37
je l'ai depuis un moment cette Animé et comme toi je ne me lasse pas d’apprécier quelques fois de bon moment de violence et de brutalité dans le parlé japonais et anglais xD
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Titre original Black Lagoon
1ère parution
Genre(s) Non défini, Aventure
Épisode(s) 24
Auteur(s)
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