Always Sometimes Monsters

Always Sometimes Monsters

Le scénario


Alors l'amorce scénaristique est toute bête. Vous êtes convié avec votre petit(e) ami(e) par Larry à une fête chez lui pour célébrer la signature du contrat d'édition de votre livre puis après cette fête, une ellipse d'un an va se faire, et vous vous retrouverez célibataire avec des problèmes d'argent dans un appartement miteux. Le pire est que vous allez recevoir une lettre de votre ex, vous invitant à son mariage qui aura lieu dans un mois... Voilà pour le tout début du jeu. C'est simple mais efficace car on est submergé d'événements imprévus qui nous forcent à faire des choix mais j'y reviendrai après.
Il faut juste avoir conscience que selon vos décisions, vous vivrez un simple road trip jusqu'au mariage, ou alors vous vivrez une aventure crapuleuse bien sombre, ou encore une romance teintée de naïveté. Tout ça en étant entouré de personnages divers, ayant chacun une importance relative à vos actes, chaque personnage pouvant être une source d'ennuis comme un cadeau du ciel. Enfin, l'histoire reste très cohérente mais ne plaira pas à tout le monde, parce que tout le monde n'aura pas la même histoire.



Le gameplay


Il est assez dur de mettre un mot sur le gameplay... Disons que c'est un peu comme un visual novel mais avec la liberté d'action d'un jeu de rôle. D'ailleurs le jeu est fait avec RPG Maker. Donc vous allez devoir parcourir différent lieux et interagir avec plusieurs personnages pour faire avancer le temps et l'histoire. Le tout sera teinté d'un peu de survie car vous devrez gérer votre portefeuille et aussi votre appétit, ce qui sera là vos premières confrontations avec les choix moralement discutables. Donc voilà pour le gameplay, simple mais efficace, du soft.

Les graphismes et la musique


Comme je l'ai mentionné plus haut, le jeu est fait avec RPG Maker, ce qui entraîne des contraintes surtout au niveau des graphismes. Mais il faut reconnaître que les développeurs s'en sortent très bien avec des décors simples mais efficaces, et un style rétro mais qui s'adapte parfaitement au reste de la direction artistique. Par contre, ça ne plaira sûrement pas à tout les joueurs, car tout le monde n'est pas amateur de jeux rétro. Mais pour ma part, au vu des objectifs de ce jeu, les graphismes ne sont équivalant qu'à un habillage de l'histoire et ne servent qu'à pouvoir imaginer ce qui passe à l'écran dans notre esprit.
Et en cela, les développeurs ont fait du bon travail car ils ont su détailler les décors juste ce qu'il faut pour ne pas qu'ils soient surchargés, et pour ne pas qu'ils soient trop vides non plus. De plus, le chara-design est très réussi, chaque personne ayant son propre style et étant très facilement reconnaissable tout en restant cohérent avec l'univers. Cela aide grandement à l'immersion.

Mais si l'image participe grandement à l'immersion dans l'histoire, le meilleur outil des développeurs est la musique. Toute la bande son a été composée par le groupe Laser Destroyer Team. Elle est constituée essentiellement de musique électronique à consonance rétro afin d'être cohérente avec l'aspect graphique. Si toute les musiques ne sont pas exceptionnelles, elles arrivent toutes à leur but, à savoir nous plonger dans le jeu. Le plus étonnant est de voir qu'il n'y a que peu de pistes audio (dont certaines qui ne sont utilisées qu'une seule fois), et pourtant on ne s'en lasse pas, pour peu qu'on ne reste pas 5 heures au même endroit. Je vous invite tout de même à faire un tour sur le site des compositeurs pour pouvoir écouter les musiques du jeu (elles sont en libre écoute). Vous le trouverez en suivant ce lien : musique. Mention spéciale tout de même à la musique utilisée pour le concert de Darkreff, que vous n'entendrez peut-être pas si vous prenez certaines décisions.

Enfin tout ça pour dire qu'artistiquement parlant, Always Sometimes Monster, sans être exceptionnel, sait s'adapter à ses contraintes techniques et surtout peut nous plonger dans son histoire profonde et personnelle.

Mon avis


Maintenant on passe aux choses sérieuses. Vous savez maintenant que ce jeu porte sur les choix, ce qui en soit est assez original, mais sa vraie force, c'est qu'il est construit comme la vie : vous pouvez faire des mauvais choix qui resteront impunis, des bons choix qui vont être des fardeaux, vous pouvez même choisir de ne pas choisir, et comme dans la vie, il n'y a ni bien ni mal, seulement votre propre morale et votre conscience...
Et c'est pour ça que j'aime Always Sometimes Monsters, parce que si on se prête au jeu et qu'on décide de faire les choix comme dans la réalité, on vit alors une expérience vidéoludique très particulière et qui prend aux tripes. Par contre, en prenant du recul, je me suis rendu compte que j'ai pris des décision dans le jeu que je n'aurais pas prises dans la réalité à cause de l'impunité liée au support. Si une décision ne vous plaît pas, vous pouvez recharger votre partie juste derrière... Ça enlève un peu d'impact à l'expérience mais si vous jouez vraiment le jeu, vous pourrez vivre une chose pas banale grâce à un jeu. Attention toutefois car un niveau d'anglais très correct, surtout en argotique, est nécessaire afin de se rendre compte des tenants et aboutissants du jeu. Mis à part ça, je dois aussi vous mettre en garde sur le contenu explicite du jeu car comme dans la vie, on peut y voir des merveilles comme des choses sordides. A titre d'exemple, pour gagner de l'argent, j'ai dû travailler dans une plantation de cannabis mais d'autres moyens encore moins honnêtes sont exploitables pour avoir un peu d'argent, et le meurtre en fait partie... Enfin tout ça pour dire que j'ai adoré ce jeu et surtout ce qu'il m'a fait vivre.


Pour résumer Always Sometimes Monster en quelques mots je dirai ceci : c'est un jeu où vous devez choisir de manière plus ou moins consciente l'histoire que vous vivrez. Ça peut paraître obscur comme ça mais je conseille fortement à quiconque ayant la possibilité de le tester de prendre au moins 2 heures pour se faire une idée du jeu, car même s'il m'a beaucoup plu, il faut admettre que ce ne sera pas le cas de tout le monde, que ce soit le concept ou l'ambiance générale du titre. Tout y est très particulier et assez singulier.

Bref, ce jeu est la preuve que la scène du jeu indépendant a de l'originalité à revendre, et surtout des concepts plus ou moins étranges et réussis. Pour conclure, je dirai qu'Always Sometimes Monsters fut une excellente surprise pour moi sur tous les points, d'autant qu'il rend hommage de manière plus ou moins détournée à beaucoup de jeux que j'adore (Postal 2 et Hotline Miami pour ne citer qu'eux) donc je ne peux que vous proposer de lui donner ne serait-ce qu'une chance. Mais bon, ce choix n'appartient qu'à vous.
, le 21.10.2014

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Titre original Always Sometimes Monsters
Support(s) PC
Date de sortie
Genre RPG
Développeur Vagabond Dog
Éditeur Devolver Digital
Multijoueur Non
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