Reset

Hitomi Shinohara est une femme au foyer dont la vie manque cruellement de palpitant. Un mariage arrangé, pas d’enfant, et finalement, des jours qui se suivent et se ressemblent. Pourtant, sa vie bascule le jour où la mort vient frapper à la porte de son quartier, emmenant avec elle les joueurs du jeu en ligne Dystopia, poussés au suicide par la vision d’une mystérieuse suggestion : « Votre vie est un échec. Appuyez sur reset. » Hitomi fait alors la rencontre de Shunsuke Kitajima, un hacker au service du gouvernement qui travaille sur cette affaire. La jeune femme va alors décider de l’aider du mieux qu’elle pourra pour résoudre cette histoire macabre.

Hitomi Shinohara : Hitomi est une jeune femme qui rencontre son mari dans un jeu, avec un choix bien plus porté sur le nombre de chiffre au salaire que sur une quelconque attirance. Un mariage calme et sans surprise, ennuyeux... une vie de femme au foyer qui ne lui convient finalement pas et qui voit ses rêves d’enfants s’envoler les uns après les autres. Finalement, sa vie change le jour où son mari se suicide en se jetant par la fenêtre, victime du jeu Dystopia.

Shunsuke Kitajima : Shunsuke est un hacker de génie. A seulement treize ans, il arrive à percer le serveur du ministère de la défense et divulgue des informations d’une extrême importance, qui amène à l’arrestation de plusieurs hauts responsables de l’époque. Il est arrêté pour piratage informatique et son génie est alors mis au service du gouvernement. Il se retrouve aujourd’hui chargé d’enquêter sur le jeu mortel qu’est Dystopia.

GM : De son vrai nom Hiro Yano, il prend le nom de GM car il est celui qui a inventé Dystopia, et en est le seul maître. Du début a la fin, il a codé le jeu et a créé l’environnement virtuel représentant son quartier. Il met le jeu en ligne et permet ainsi à tous les habitants de la résidence d’y accéder. GM ne sort jamais de chez lui à cause des séquelles qui lui sont restées après avoir été bloqué dans un incendie.

Tetsuya Tsutsui revient avec un second titre. Après Duds Hunt, il nous invite à suivre une histoire policière entre réel et virtuel. Les thèmes restent relativement semblables à son précèdent titre, la mort prend encore une fois une place importante et Tsutsui fait rimer à merveille ce mot avec jeu. Une association mort/jeu qu’il traite cette fois à travers un jeu en ligne et des suicides inexpliqués, voila de quoi confirmer l’ambiance adulte qui règne sous la couverture de Reset.
Comme il l’avait traité dans Duds Hunt, l’auteur se permet ici une nouvelle extrapolation de la violence actuelle de la société. Il oublie volontairement tout point de vue pour présenter un scénario pessimiste des jeux en ligne. En effet, des jeux vidéo qui sont de plus en plus violent et de plus en plus réaliste ... Allons au bout des choses et créons un univers virtuel dans lequel il est coutume d’exploser ses voisins au lance-missile. Est-ce normal de pouvoir frapper, tuer, voler, violer. etc., dans un simple jeu vidéo ? Voilà une question qui fait débat depuis longtemps et qui fait rager la communauté des « gamers ». Pourtant, on ne peut nier le côté dangereux des jeux vidéo en ligne, qui, même s’ils restent des jeux conçus pour s’amuser et se détendre, peuvent avoir sur une âme perdue l’effet d’un Walhalla trop attirant. On le sait bien, beaucoup de jeunes (et moins jeunes) se jettent à corps perdu dans des jeux en ligne (on ne citera pas le dernier en date, hein ... Orc, Troll, Elf ... on s'est compris ...) et oublie qu’en dehors de ça, ils ont une vie, et que celle-ci serait plus intéressante à vivre que celle de ce monde virtuel. C'est la que Tsutsui met son grain de sable : que se passe t-il pour quelqu’un qui est mal dans sa peau et qui déteste sa vie lorsqu’on lui permet de vivre à cent à l’heure dans un jeu ultra-réaliste ? En imaginant le jeu comme l’outil de la vengeance, il montre habilement les dangers que peut susciter ce comportement.
Ainsi, l’auteur nous livre une histoire pessimiste d’une vie gâchée qui réclame vengeance ... La mise en œuvre en oneshot permet une histoire dynamique. L’ennui n’a pas le temps de s’installer et on enchaîne rapidement les phases émotives, explicatives et explosives. L’histoire reste simple et claire, le mangaka prend bien attention à ne pas perdre le lecteur dans les deux mondes opposés (merci Existenz ?), dont le virtuel est traduit par un trait et des ombres plus carrés. Le déroulement de l’histoire est rondement mené et apporte tout de même son petit lot de surprise.
Pourtant, qu’on se le dise, Reset est légèrement en dessous de ce que Tsutsui nous laissait espérer après Duds Hunt. Le sujet, en lui-même, n’est franchement pas nouveau. Les jeux vidéos ont déjà fait couler des litres d’encre, et question histoire, ce thème n’est franchement pas le plus à plaindre. On y sent aussi quelques relents de Matrix franchement désagréables lors des combats mais qui heureusement n’apparaissent que l’histoire d’une case ou deux. Concernant l’histoire, celle-ci semble légèrement sous exploitée. Le format dynamique et court que l’auteur choisit ne permet en effet pas de s’attarder sur tout et n’importe quoi, ce qui l’oblige à traiter rapidement certaines choses ... peut être trop rapidement. Les personnages par exemple, semblent distants, on a du mal a les cerner, ce qui est sûrement du au manque d’informations sur ceux-ci, leur vie, leur passé, le pourquoi du comment en quelque sorte. L’histoire en elle-même, qui traite d’une vengeance au départ s’embarque vite dans la découverte du jeu par l’héroïne et le comportement héroïque du hacker pour oublier partiellement le méchant qui réclame son du. L’héroïne, qui d’ailleurs, se remet bien vite de son choc lorsqu’elle voit comment marche le jeu et les gens qui s’y entretuent ... des scènes et des émotions où peut être, il aurait fallu un peu plus s’attarder.
Ce petit bémol mit a part, Tetsuya Tsutsui nous montre encore qu’il maîtrise parfaitement sa plume, les dessins sont beaux, magnifiques. Il dynamise le tout, ce qui correspond totalement au déboulement d’actions du scénario et les cases en pleine page ou demi page sont tout bonnement splendide. On remarquera encore une fois (suis-je parano ?) que la grande majorité de ses personnages portent des chemises ... Remarquons aussi que l’héroïne de Reset ressemble à s’y méprendre à celle de Duds hunt ... Alors qu’il manie le visage masculin à la perfection et y fige toutes les émotions possibles, il semble un peu à court sur les visages féminins qui se ressemblent tous un peu.
Enfin, parlons un peu de l’édition. Ki-oon offre encore une fois une belle édition, que ce soit qualité papier ou imprimerie. La couverture manque un peu d’originalité et semble la copie de celle de Duds Hunt. On aurait aussi voulu un petit bonus, et une autre nouvelle du mangaka ... pas de chance, ça sera pour une prochaine fois.
Finalement, ce manga attirera sûrement beaucoup de lecteurs, notamment par l’accroche « Votre vie est un échec. Appuyez sur reset » qui est énigmatique à souhait (pour tout dire, j'ai acheté le livre en flashant sur cette phrase). L'histoire, même si on aurait préfère qu’elle soit plus profonde reste d’un bon cru ... critique, dynamique et parfois triste. Le dessin est tout simplement superbe et l’édition très correcte. Un bon moment de détente en vue pour ceux qui craqueront.
, le 07.02.2007

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Titre original Reset
1ère parution
Genre(s) Enigme & Policiers
Volume(s) 1
Auteur(s)
Éditeur Ki-oon
Site officiel www.h5.dion.ne.jp
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