Ghost in the Shell

Ghost in the Shell
Japon. Nous sommes en 2029 et les avancées technologiques sont telles que la barrière entre l’humain et la machine n’existe plus. Les cyborgs sont réalité et vivent parmi nous, permettant des possibilités que l’on n’envisageait pas des années auparavant. Une chose n’est jamais bonne ni mauvaise en totalité. Elle est comme les deux faces d’une même pièce.
Le terrorisme, surtout informatique, tient une place importante dans ce monde punk-futuriste.
Et c’est dans cet univers aux teintes sombres que le Major Kusagani évolue. Cyborg au service de la section 9, service spécialisé dans les crimes cybernétiques, elle traque sans relâche le « Puppet Master », le marionnettiste, qui nargue depuis longtemps son unité sur le Réseau Numérique mondial, évolution d'Internet.
Jusqu'où vont la mener sa traque et ses questions ?

Motoko Kusanagi : Chef de la section 9 sur le terrain, ce major toute en courbes peut paraître jeune mais est en réalité une combattante hors pair. Tous les membres de l’unité lui vouent une loyauté sans faille, surtout Batou.
Cybernétisée très jeune, la jeune femme n’a pas vraiment de souvenirs de sa vie d’avant... dans un corps « organique ». Son corps mécanique est équipé de la dernière technologie, seul son cerveau est humain. Étant, par son statut dans l’équipe, souvent amenée à prendre des décisions rapides et sans appel, Motoko donne l’impression d’être froide, dure et sans humanité.
Hors, ce côté cache une sensibilité exacerbée chez elle, qui s’exprime quand elle ôte son masque de major et se regarde dans le miroir à la recherche de son identité. A moitié humaine, à moitié machine, quelle est la véritable part d’humanité en elle ? D’où viennent ses souvenirs et sa personnalité ? La conscience qu’elle semble avoir est-elle une garantie d’humanité ?
Tant de questions pour si peu de réponses... ou en tout cas des réponses qui ne se trouvent qu’au bout d'un long chemin.

Batou : Personnage très complexe malgré un aspect rustre et bourru, Batou est comme le second dans la section 9. Ancien commando, cet homme devenu entièrement cyborg est très attaché au Major, relation complexe qu’on arrive difficilement à qualifier...
Il possède une part très humaine qu’on ne soupçonne pas au premier abord. Cet aspect de sa personnalité est plus développé dans la série animée et surtout dans le second film : Ghost In The Shell : Innocence.

Aramaki : Chef de la section 9, cet homme assez âgé avec son visage simiesque est quelqu'un d'assez secret. Il est souvent le lien entre la section 9 sur le terrain et les politiciens ou supérieurs hiérarchiques.
Malgré une autorité certaine, Aramaki fait preuve de charisme et derrière son regard opaque, on peut deviner qu'il tient à ses hommes et ne les met pas dans le pétrin pour le plaisir.

Les autres membres de la section 9 : Togusa, Ichikawa, Saito & co composent le reste de l'équipe de la section 9. Majoritairement à moitié cyborg, pour améliorer leurs capacités, ils ont toute confiance en Aramaki et le major. Personnages secondaires, ils prendront de l'ampleur et seront parfois témoins des questionnements de Motoko.

Qu'est-ce que réellement le ghost ?
Il faut lire et relire ces tomes pour essayer d'en capter la signification (et au passage, les films aussi) car la réponse n'est jamais donnée clairement. Derrière cette appellation, le mangaka nous interroge sur la présence ou non d'une âme humaine et l'importance de l'esprit sur le corps, ce qui constitue notre personnalité, nos souvenirs ...
C'est ce questionnement poussé qui fait la richesse de Ghost In The Shell, trop prise de tête pour certains, mine d'informations et de parallèles pour d'autres, le manga reste l'un des précurseurs en matière de science-fiction. Et ce sont les éléments du genre qui font également son succès : la robotisation de plus en plus importante dans la société, la place de la part humaine dans tout ceci et les questionnements qui en découlent, les décors et éléments de l'histoire qui nous semblent improbables à l'heure actuelle mais qui ne le seront finalement plus dans un futur pas si lointain.
Car si l'époque et le lieu nous semble éloignés, les réflexions et conclusions tirées peuvent par contre être d'actualité et malgré sa parution il y a maintenant une décennie, le manga ne vieillit pas trop mal, du moins pour son contexte et son contenu.

Entre scènes d'action musclée et réflexion, l'intrigue avance et la véritable nature de leur ennemi se révèle au gré d'explications assez poussées en bas de chaque page. De la même façon que Y. Kishiro dans Gunnm, l'auteur nous permet d'appréhender au mieux l'univers dans lequel évolue les personnages. Univers tortueux d'ailleurs, dans lequel se mêle souvent la politique et où l'éthique n'a pas vraiment sa place.
En bref, un condensé de réflexions philosophiques et métaphysiques sur la nature humaine au fil de la psychologie du personnage principal qui nous réservera une surprise de taille. Il développe également la question de la place de chacun dans une telle société et la façon de considérer l'évolution phénoménale des technologies (la cybernétique semble être acquise, ancrée dans les mœurs mais au-delà de la puissance physique, de l'endurance que cela apporte, les questions restent présentes). Plus axée humour que ses adaptations à venir, la série allège ainsi la masse d'information qu'elle donne à analyser et par la même occasion humanise ses personnages pour la plupart, au corps de métal.

Au niveau graphique, on suit l'évolution de la technique du mangaka qui s'améliorera nettement, au profit (on peut le regretter un peu dans les derniers tomes additionnels) de la plastique avantageuse des cyborgs féminines qui ponctuent le récit. Autant le dire honnêtement, on voit bien qu'il se fait plaisir...
Ces volumes parus bien longtemps après, réclamés par les fans, sont la suite officielle mais plus que brouillonne de la série. Il devient difficile de suivre la trame première du récit même si les personnages principaux restent les mêmes.
On passe à une étape de compréhension supérieure même si on a parfois bien souvent le sentiment que le but est principalement graphique, comme des sortes d'artbooks scénarisés. On ne peut par contre oublier le plaisir de voir certaines pages en couleurs, marquants des passages ou simplement en début de chapitre, ce qui devient récurent et constant dans les derniers volumes.

Ghost in the shell, un must en matière de science fiction dans le domaine de la bande dessinée asiatique. Rares ont été les œuvres capables de nous faire autant réfléchir et douter de notre perception des choses et de l'humain. Car oui, c'est la nature humaine et la façon dont sont développées les questions qui font que l'on accroche principalement au manga.
Je ne vous leurre pas, c'est un peu comme Matrix, il faut le voir et le lire en l'occurrence plusieurs fois pour commencer à véritablement comprendre la dimension du manga et de son message.
Ghost in the Shell, malgré une certaine difficulté et des graphismes qui au départ nous semblent un peu dépassés, mais au fur et à mesure de plus en plus travaillés, reste une référence pour tous ceux qui aiment les histoires compliquées, bien ficelées autant dans le background de l'histoire que dans l'intrigue en elle-même.
Oserez-vous vous perdre à la recherche de ce qu'est véritablement votre esprit ?

Les films :

Les films de Mamoru Oshii, si on ne compte pas la série dérivée, sont sortis en 95 et 2004. Le premier reprend la trame du premier tome, du moins au début, tandis que le second exploite le mystère du major, en prenant comme parti de suivre les investigations de Batou à son sujet. On y retrouve la même complexité au niveau de la réflexion et du contexte, peut-être un peu plus d'action néanmoins. Difficile d'ailleurs de ne pas associer Ghost In the Shell aux films, sûrement plus connus que le manga papier originel.
L'avantage qu'ils présentent est l'importance et l'approfondissement donné aux personnages secondaires tels que l'équipe de la section 9 et ces marrantes machines que sont les tachikomas (beaucoup plus exploitées dans la série).
, le 16.10.2009

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Titre original Kōkaku kidōtai
1ère parution
Genre(s) Non défini, Cyber & Mecha, Enigme & Policiers
Volume(s) 4
Auteur(s)
Éditeur Glénat
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