Gunnm

Comme les mangas basés sur des cybermondes, Gunnm aborde le thème essentiel de la question de l’humanité dans la machine.
Le concept de la fusion entre l’homme et la machine est omniprésent dans la série : dans le fonctionnement des corps des personnages, dans la manière d’organiser la société (prédominance physique des cyborgs)... Cela s’illustre par l’amélioration des techniques de combats par la puissance et la fluidité d’un corps mécanique, la précision des appareils utilisés...

A la différence de Ghost in the Shell qui s’axe complètement sur cette problématique, le manga prend la question de la fusion entre l’homme et la machine comme « tremplin » pour aborder la quête de soi. Ce thème est présent dans toutes les personnalités de Gunnm : ils recherchent tous leur voie dans ce monde de chaos...
Tout comme Gally est à la recherche de son passé, Zechs recherche sa véritable personnalité et son rôle sur Terre. C’est ce qui les pousse à aller toujours plus loin, ne jamais abandonner.

L’ambiguïté de la suprématie du corps mécanique est abordée bien souvent lors des combats car la force physique n’est pas forcement gagnante sur la technique ou l’intelligence. Les progrès techniques sont souvent le fruit d’expériences que l’on considère comme improbables mais réalisables notamment par les scientifiques de Zalem (question de l’immortalité des habitants de la cité volante, en mettant une puce à la place du cerveau).
Ces expériences n’aboutissent pas toujours à des créations bienfaisantes et montrent le côté noir de l’avancée du progrès à tout prix.
Le mangaka fait également une critique en filigrane de la société, en nous montrant les conséquences non négligeables des guerres déchirant l’humanité : la catastrophe de la guerre sur Mars...
Dans ce monde chaotique, l’auteur dénonce l’impitoyable façon de penser des dirigeants qui n’y voient que leur profit : comme le comportement de Zalem par rapport à la Terre.
On a l’impression que quelque soit l’endroit ou la situation, le pouvoir corrompt et les personnages partent alors dans leur délire de domination. Il critique aussi les régimes totalitaires et met en avant la rébellion (à travers le Barjack), les chefs sont très charismatiques et ne nous paraissent pas hérétiques mais porteurs d’une manière de penser différente et libératrice.

Par-dessus tout, Kishiro fait naître un message de liberté dans son manga. Liberté de pensée, liberté d’agir et de mener ses combats pour soi même...
Gunnm est un manga qui souffle un vent puissant de libre arbitre absolu.
On se sent transporté en même temps que l’héroïne dans ses combats autant physiques que mentaux. Les interrogations qu’elle se pose au sujet de la valeur de l’humanité, de l’attachement aux gens qu’on aime sont les nôtres et réveillent en nous milles et unes questions.
Pour un cyborg, les questions existentielles telles que sa place dans un monde d’humain, son but personnel : pas seulement être l’arme de quelqu’un... sont d’autant plus importantes que même dans un corps mécanique, il reste un cœur capable de sentiments...

Gunnm a le large avantage de n’être pas une série creuse : on a beau la relire plusieurs fois on redécouvre des aspects, des éléments que l’on n’avait pas remarqué au premier abord.
On peut penser qu'elle est passée de mode du fait de la date de création de la série, mais c'est faux. Aujourd'hui elle est considérée comme une série culte au même titre qu'Akira ou Ghost in the Shell. De plus, on voit vraiment l'évolution du mankaga au fil des tomes à travers les mouvements beaucoup plus fluides, les expressions plus détaillées : il acquiert de la maitrise et ça se voit !

Peut-être trop cérébrale ou trop violente pour certains, cette série, figure incontournable du Seinen, reste l'une des meilleures en terme d'univers chaotique, cyberpunk et émotionnel.

La série ne s'arrête pas là... elle possède une suite alternative (la vraie d'après certains) Gunnm Last Order :
Gally, sensée avoir périe après avoir fusionnée en nano-arbre, réapparait grâce au scientifique Desty Nova qui lui procure un nouveau corps : l’imaginos. Petit bijou de technologie, ce corps va permettre à Gally d’acquérir une vitesse et une souplesse phénoménale.
Notre « petite » héroïne atterrit sur Zalem et va aider les survivants à se reconstruire.
C’est là qu’elle va faire la connaissance de Zechs, rivale acharnée et de Ping Wu, un hacker doué. Elle va alors partir à la recherche de son amie Lou et montera à l’assaut du Z.O.T...

On retrouve bien sur notre Gally nationale, mais on sent une nette évolution atour du personnage : tout d'abord les traits sont beaucoup plus vifs et on sent une pleine maitrise de son dessin. Gally est beaucoup plus réaliste et plus charismatique que jamais. Même au cours de la série, on sent que l'auteur gagne encore en maturité. C'est vraiment un discours adulte qu'il fait et les réflexions sont encore plus poussées que dans Gunnm.
De plus, le mangaka arrive à mettre en avant les personnages secondaires tels que Zechs ou encore la vampire en consacrant de longs passages sur leur passé ou leur parcours. Il les mets en avant tout en ne perdant pas le fil avec Gally qui reste la clé entre toutes ces personnalités.
, le 10.12.2007

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Titre original Gunnm
1ère parution
Genre(s) Non défini, Cyber & Mecha, Espace & Sci-fiction
Volume(s) 9
Auteur(s)
Éditeur Glénat
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