Gameplay
Oeuvre monumentale ayant marqué les heures de gloire de la Playstation, Resident Evil 2 se fait une place dans le catalogue de la Gamecube, aux cotés des excellents Resident Evil Rebirth et Resident Evil Zero. Cela étant dit, ce portage de Resident Evil 2 est resté purement fidèle à sa version originelle de 1998. Excepté l'inclusion d'un mini jeu et d'un niveau de difficulté (sur lequel je reviendrai plus bas), aucun aspect du jeu n'a pour ainsi dire été modifié, et pas le moindre détail n'a été peaufiné. Partant de ce fait, si vous avez déjà joué à ce jeu sur Playstation, Nintendo 64 ou Dreamcast, ne vous attendez pas à un changement important avec la version Gamecube. Le jeu a mal vieilli, et jouer à cet épisode après les opus Rebirth et Zero ne fera que corroborer cet état de fait. Techniquement, c'est donc une véritable régression. Mais l'objet de l'article étant essentiellement de parler des tenants et des aboutissants du jeu. Voyons ce qu'il en est sans plus attendre.
Commençons par nous pencher sur les deux héros jouables : Leon S. Kennedy et Claire Redfield (bien qu'au cours du jeu, il arrivera qu'à un moment ou à un autre, vous preniez le contrôle momentané de certains personnages secondaires lorsque la situation l'exigera). Comme dans le premier Resident Evil, vous devrez choisir entre deux personnages, chacun ayant sa propre histoire, des armes et un parcours différents. Sachez toutefois qu'indépendamment de votre choix, vous devrez, à terme, jouer avec les deux personnages/scénarios pour finir réellement le jeu. En effet, le scénario A d'un personnage entraîne des répercussions sur le scénario B de l'autre, formant ainsi une histoire, et inversement Vous l'aurez compris, l'aventure des deux protagonistes se déroule en même temps. On a donc droit à un total de quatre scénarios comme l'indique le schéma suivant:
Leon A => Claire B / Claire A => Leon B.
Notons que dans la version Playstation, il y avait deux disques, chacun contenant le scénario d'un personnage, ce qui n'est pas le cas ici car les quatre scénarios sont comprimés sur un seul disque. Ce concept de jouer deux scénarios distincts pour finir le jeu est très bien pensé et c'est justement la mécanique de ces scénarios qui caractérise le plus le gameplay de Resident Evil 2. De ce fait, certains de vos choix et de vos actions dans le premier scénario auront une incidence sur le nombre d'ennemis présents ou le nombre d'objets à transporter dans le scénario suivant mais sans pour autant dénaturer l'histoire principale du jeu.
D'ailleurs, pour expérimenter ces différents scénarios, vous devrez maîtriser les actions de vos personnages dont la maniabilité est, il faut l'avouer, d'une rigidité affligeante aujourd'hui. Mais à l'époque de la sortie du jeu, la lourdeur des déplacements des personnages se ressentait moins. Leurs contrôles s'effectuent comme dans le premier Resident Evil (Haut = Avancer / Bas = Reculer / Gauche = Pivoter à gauche / Droite = Pivoter à droite) dans des environnements avec des angles de vue fixes. La visée est paramétrée en mode Auto par défaut, mais il est possible de basculer en mode Manuel via la configuration de la manette. Vous visez en maintenant la gâchette droite (et accessoirement, vous pouvez orienter votre visée en diagonale vers le haut ou vers le bas), faites feu avec le bouton A, et changer de cible environnante d'une simple pression sur la gâchette gauche. Chaque personnage peut à la base porter jusqu'à 8 objets (10 avec la sacoche). Certains objets comme la mitraillette nécessitent deux blocs pour être transportés.
Bien entendu, si vous manquez de place dans votre inventaire, vous pouvez toujours compter sur les coffres pour garder au chaud ce dont vous n'avez pas besoin dans l'immédiat. L'état de santé de vos personnages est exprimé en forme d'ECG. Si le niveau de santé de votre personnage indique "OK" (en vert), cela signifie que son niveau de santé est bon. Mais plus celui-ci se dégrade à cause des blessures occasionnées par les ennemis, plus votre personnage se déplace lentement. C'est là une des particularités du titre dans lequel ce principe a vu le jour. Quand l'ECG indique l'état "Faible" (en jaune ou orange), votre personnage placera son avant-bras contre son abdomen et sa vitesse de course sera légèrement réduite. Mais s'il se trouve dans l'état "Danger" (en rouge), votre personnage sera tellement affaibli qu'il claudiquera, même au pas de course. Mieux vaut lui prodiguer des soins au plus vite car dans cet état, il ne fera pas long feu. Ces circonstances ajoutent un peu de tension à l'ambiance du titre.
Concernant les armes, elles changent pour chaque personnage en dehors du pistolet 9mm qui varie juste sur le modèle. Leon aura droit à un fusil à pompe, un Magnum, un lance-flammes et des pièces d'amélioration, tandis que pour Claire ce sera un fusil-arbalète, un lance-grenade avec diverses recharges de grenade et un fusil à plasma. Mais il existe encore d'autres armes, il n'y en a pas mal. Quand vous visualisez votre inventaire, les objets que vous portez sont représentés dans de simples illustrations en 2D, et il n'est donc plus possible de les examiner en 3D sous divers angles comme dans l'épisode précédent.
On en arrive au point faible du jeu : sa difficulté qui reste un peu trop facile. À la base, le jeu original comptait deux niveaux de difficulté : Facile et Normal. Mais là, le mode Arrangé qui s'adresse aux débutants, a été inclus et c'en est risiblement facile. Évitez ce mode si vous avez joué au moins une fois à un Resident Evil. Même un novice finirait par trouver cela barbant à la longue.
Une utilisation judicieuse des armes à feu aidera les personnages à tirer leur épingle du jeu (y compris face aux boss) mais il sera quand même difficile de tomber à court de munitions car il y en a à profusion ! Et malgré le nombre important de zombies dans le jeu, le parcours se résume presque à une promenade de santé. À noter que des femmes zombifiées ont été inclues.
Il arrive que les zombies déambulent par horde de 5 ou 6 mais leurs morsures sont moins douloureuses que dans Resident Evil 1. On remarquera aussi l'arrivée d'une nouvelle espèce de monstre: le Licker, qui est une sorte de substitut du Hunter, enquiquinant mais moins dangereux. Les boss sont assez costauds, mais peuvent être occis sans qu'il y ait trop de casse pour vos personnages car dans ces situations vous posséderez souvent de bonnes armes et munitions (surtout si vous prenez un peu la peine de fouiller votre environnement). Les énigmes sont bien pensées mais restent simplifiées car elles impliquent moins d'allers-retours d'un point A à un point B, à contrario des rébus de Resident Evil 1.
Cela dit, il existe un certain degré de difficulté qui est jaugé entre le scénario A et le scénario B des deux héros. Le second scénario est plus difficile que le premier car les objets changent de place tout comme les ennemis, et les morts-vivants sont plus nombreux qu'à l'accoutumée... Et pour compliquer votre affaire, le T-103 (une espèce d'armoire à glace de type Tyran) vous traquera dans le commissariat et ses alentours, notamment lorsque vous aurez accompli certains objectifs. Autant dire que le jeu promet son lot de surprises, et, par ce fait, il parvient même à nous surprendre au moment où on s'y attend le moins, tout en laissant planer une aura de suspense aussi bien dans le gameplay et dans les cut-scenes.
Terminer un scénario A ne vous prendra pas plus de 4-5 heures et finir un scénario B vous prendra autant de temps (ajoutez une heure tout au plus). Le joueur mettra, peu et prou, 10 heures pour plier le jeu, que ce soit l'histoire de Leon ou l'histoire de Claire. C'est plutôt honnête pour un jeu de ce calibre. Pour contrebalancer la facilité du jeu, un scénario inédit intitulé "The 4th Survivor" pourra être débloqué après avoir terminé les histoires de Leon et Claire et de Claire et Leon un certain nombre de fois et en remplissant certaines conditions. Ce mini-scénario qui vous propose d'incarner un personnage caché peut être expédié en 10 minutes, voire moins si vous êtes rapide, mais il propose un vrai challenge, de quoi vous mettre à fleur de peau car ce scénario est vraiment difficile.
Cette version Gamecube comporte également un autre mini-jeu, Combat EX, où vous pouvez jouer avec Leon et Claire (avec un armement différent pour chacun) et débloquer deux autres personnages connus. Si l'idée est sympathique, ce mode est inutilement long, en plus d'être relativement simple. L'ennui s'installe au bout d'un moment.
Les graphismes
Cinq ans après la sortie initiale du jeu, les graphismes ont quand même mal vieilli malgré un certain soin apporté aux textures, plus lisses, et aux couleurs qui sont bien plus agréables et moins clinquantes que sur Playstation. Le jeu a aussi perdu en pixellisation mais la différence reste mineure. Les graphismes étaient assez beaux pour l'époque, aucun doute là-dessus. Mais pour du support Gamecube, ils passent limite et font pâle figure à coté de ceux de Resident Evil Rebirth et Resident Evil Zero.
Les décors sont détaillés et s'illustrent sur des angles de vue qui confèrent au jeu une dimension d'exploration cinématographique. Cela rend l'aventure d'autant plus captivante. Les couleurs sans être trop fortes, restent correctes à part quelques degrés de couleurs pas très travaillés sur certaines surfaces qui laissent un petit vide par endroit, mais c'est assez marginal au final. Vos pérégrinations commencent dans les bas-fonds de Raccoon City, du moins vous visitez une infime partie de la cité (dans Resident Evil 3 Nemesis, vous explorez les infrastructures de la ville plus en détail). Mais l'aventure se déroule en grande partie dans le commissariat avec ses nombreux corridors longs et parfois exigus, et ses pièces architecturales tantôt froides tantôt luxueuses. Vous vous enfoncerez par la suite dans les égouts de la ville qui vous mèneront à un complexe de recherche souterrain d'Umbrella, à la pointe de la technologie.
Les personnages sont restés dans leurs modélisations originelles et ont gardé leur animation à la fois souple et robotisée (les monstres aussi d'ailleurs) mais plus riche que dans le premier Resident Evil. Quant aux cinématiques (que ce soit les cut-scenes implémentées avec le moteur du jeu ou les cinématiques générées par ordinateur), là aussi le jeu a gardé son aspect d'antan, et la qualité graphique est celle d'une console 32-bits. Si ces séquences ont le mérite de dynamiser le jeu et d'éveiller la fibre nostalgique chez les adorateurs de la série Resident Evil, il est quand même déplorable qu'elles n'aient pas changé d'un iota en cinq ans. Surtout quand on voit que les protagonistes n'ont pas de mouvements labiaux quand ils parlent, mais c'est aussi l'époque qui veut ça, car force est de constater que le jeu n'a pas du tout évolué depuis...
Bande-son
Indéniablement l'un des plus grands atouts du jeu, et ce ne sont pas les somptueuses musiques du titre qui me feront dire le contraire. Tout d'abord, les différentes pistes se prêtent merveilleusement bien aux circonstances et aux endroits que l'on traverse, et surtout à nos oreilles ! L'OST de Resident Evil premier du nom transmettait un sentiment d'épouvante et d'inquiétude qui avait déjà fait forte impression. Mais Ueda Masami, assumant une fois de plus le poste de compositeur, nous a, cette fois-ci, concocté une OST servie sur un plateau d'argent.
Il faut reconnaître que l'ambiance musicale lorgne plus du coté de l'angoisse et du suspense mais la recette fonctionne de manière ingénieuse, à tel point que vous ressentirez des frissons vous parcourir l'échine ! Ces musiques d'ambiance accentuent l'immersion du joueur qui, pour sa part, reste totalement concentré sur le jeu. Du grand art. Même les personnages disposent de leurs propres thèmes.
Intervenant principalement dans les cinématiques, ces thèmes ne manqueront pas soit de vous intriguer, soit de vous émouvoir. Cela dépend du personnage avec lequel vous interagissez. Les thèmes des boss sont très convaincants et on plonge facilement au cœur de l'action. Bref, musicalement, c'est un travail d'orfèvre.
Les bruitages, sans être exceptionnels, sont plutôt réussis dans l'ensemble, mieux que dans le premier Resident Evil en tout cas. Il y a d'ailleurs une certaine ressemblance avec ce dernier à ce niveau là, car c'est sans surprise que certains effets sonores ont été repris mais au fur et à mesure que l'on progresse dans le jeu, ce sentiment s'estompe puisque d'autres bruitages très significatifs avec l'histoire viennent enrichir la bande-son.
Les voix des personnages sont plutôt bonnes, et tout particulièrement celle de Leon, très bien assortie à son caractère protecteur. La voix de Claire reste aussi en harmonie avec son personnage, prudent et attentif. Ada a une voix qui colle très bien avec son charme et sa témérité. Pour ne citer qu'eux. Les autres personnages ont également bénéficié d'un bon doublage. Dans l'ensemble, c'est du tout bon.
Scénario & personnages
Le jeu commence avec un petit résumé des évènements survenus dans le manoir, deux mois plus tôt, suivi d'une cinématique soit dans la peau de Leon, soit dans la peau de Claire (cela dépend du personnage que choisissez d'incarner). Cette cinématique, déjà longuette pour un jeu sorti en 1998, diffère légèrement selon le personnage choisi mais n'altère en rien le fond scénaristique.
Dans tous les cas, les personnages apparaîtront dans la cinématique de départ, et se croiseront de temps en temps étant donné que leur aventure se déroule simultanément durant tout le jeu. Et il y a pas mal de rebondissements entre-temps. C'est justement l'un des plus grands intérêts du scénario: l'histoire est alimentée par plusieurs faits concomitants. Si vous commencez avec Leon [Leon A], vous ouvrirez une voie à claire lorsqu'elle devra à son tour vivre son scénario [Claire B]. On découvre ainsi l'histoire de chaque personnage (de son point vue interne), mais le premier scénario a tout de même une certaine influence sur le second. Et, vous vous en doutez, l'inverse est également vrai : l'histoire de Claire [Claire A] a des conséquences sur le scénario de Leon [Leon B].
Mais à part les histoires propres aux personnages, il y a aussi le fond de la trame scénaristique qui ne change jamais mais qui est très bien développé. Parce que Resident Evil 2, c'est aussi une avalanche de révélations sur les intérêts d'Umbrella.
On en apprend énormément sur la multinationale dans un seul et même jeu : Le virus-G, William Birkin, les personnages qui sont mêlés de près ou de loin aux activités louches d'Umbrella, le complexe de recherche, et bien plus encore...
Il y a de nouveaux personnages prometteurs, comme Ada, qui s'humanise au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu. Son interaction avec Leon n'y étant pas pour rien. Ce dernier transpire un charisme fou et le joueur s'y attachera sans problème. Quant à Claire, son personnage se révèle également intéressant et malgré qu'elle ne trouve aucune trace de son frère, elle va de l'avant et ne se laisse jamais abattre, allant même jusqu'à devenir comme une grande sœur pour Sherry.
Bref, on ne s'ennuie pas une seconde. La mise en scène retient tout de suite notre attention et l'histoire reste bien rythmée tout le long.
Oeuvre monumentale ayant marqué les heures de gloire de la Playstation, Resident Evil 2 se fait une place dans le catalogue de la Gamecube, aux cotés des excellents Resident Evil Rebirth et Resident Evil Zero. Cela étant dit, ce portage de Resident Evil 2 est resté purement fidèle à sa version originelle de 1998. Excepté l'inclusion d'un mini jeu et d'un niveau de difficulté (sur lequel je reviendrai plus bas), aucun aspect du jeu n'a pour ainsi dire été modifié, et pas le moindre détail n'a été peaufiné. Partant de ce fait, si vous avez déjà joué à ce jeu sur Playstation, Nintendo 64 ou Dreamcast, ne vous attendez pas à un changement important avec la version Gamecube. Le jeu a mal vieilli, et jouer à cet épisode après les opus Rebirth et Zero ne fera que corroborer cet état de fait. Techniquement, c'est donc une véritable régression. Mais l'objet de l'article étant essentiellement de parler des tenants et des aboutissants du jeu. Voyons ce qu'il en est sans plus attendre.
Commençons par nous pencher sur les deux héros jouables : Leon S. Kennedy et Claire Redfield (bien qu'au cours du jeu, il arrivera qu'à un moment ou à un autre, vous preniez le contrôle momentané de certains personnages secondaires lorsque la situation l'exigera). Comme dans le premier Resident Evil, vous devrez choisir entre deux personnages, chacun ayant sa propre histoire, des armes et un parcours différents. Sachez toutefois qu'indépendamment de votre choix, vous devrez, à terme, jouer avec les deux personnages/scénarios pour finir réellement le jeu. En effet, le scénario A d'un personnage entraîne des répercussions sur le scénario B de l'autre, formant ainsi une histoire, et inversement Vous l'aurez compris, l'aventure des deux protagonistes se déroule en même temps. On a donc droit à un total de quatre scénarios comme l'indique le schéma suivant:
Leon A => Claire B / Claire A => Leon B.
Notons que dans la version Playstation, il y avait deux disques, chacun contenant le scénario d'un personnage, ce qui n'est pas le cas ici car les quatre scénarios sont comprimés sur un seul disque. Ce concept de jouer deux scénarios distincts pour finir le jeu est très bien pensé et c'est justement la mécanique de ces scénarios qui caractérise le plus le gameplay de Resident Evil 2. De ce fait, certains de vos choix et de vos actions dans le premier scénario auront une incidence sur le nombre d'ennemis présents ou le nombre d'objets à transporter dans le scénario suivant mais sans pour autant dénaturer l'histoire principale du jeu.
D'ailleurs, pour expérimenter ces différents scénarios, vous devrez maîtriser les actions de vos personnages dont la maniabilité est, il faut l'avouer, d'une rigidité affligeante aujourd'hui. Mais à l'époque de la sortie du jeu, la lourdeur des déplacements des personnages se ressentait moins. Leurs contrôles s'effectuent comme dans le premier Resident Evil (Haut = Avancer / Bas = Reculer / Gauche = Pivoter à gauche / Droite = Pivoter à droite) dans des environnements avec des angles de vue fixes. La visée est paramétrée en mode Auto par défaut, mais il est possible de basculer en mode Manuel via la configuration de la manette. Vous visez en maintenant la gâchette droite (et accessoirement, vous pouvez orienter votre visée en diagonale vers le haut ou vers le bas), faites feu avec le bouton A, et changer de cible environnante d'une simple pression sur la gâchette gauche. Chaque personnage peut à la base porter jusqu'à 8 objets (10 avec la sacoche). Certains objets comme la mitraillette nécessitent deux blocs pour être transportés.
Bien entendu, si vous manquez de place dans votre inventaire, vous pouvez toujours compter sur les coffres pour garder au chaud ce dont vous n'avez pas besoin dans l'immédiat. L'état de santé de vos personnages est exprimé en forme d'ECG. Si le niveau de santé de votre personnage indique "OK" (en vert), cela signifie que son niveau de santé est bon. Mais plus celui-ci se dégrade à cause des blessures occasionnées par les ennemis, plus votre personnage se déplace lentement. C'est là une des particularités du titre dans lequel ce principe a vu le jour. Quand l'ECG indique l'état "Faible" (en jaune ou orange), votre personnage placera son avant-bras contre son abdomen et sa vitesse de course sera légèrement réduite. Mais s'il se trouve dans l'état "Danger" (en rouge), votre personnage sera tellement affaibli qu'il claudiquera, même au pas de course. Mieux vaut lui prodiguer des soins au plus vite car dans cet état, il ne fera pas long feu. Ces circonstances ajoutent un peu de tension à l'ambiance du titre.
Concernant les armes, elles changent pour chaque personnage en dehors du pistolet 9mm qui varie juste sur le modèle. Leon aura droit à un fusil à pompe, un Magnum, un lance-flammes et des pièces d'amélioration, tandis que pour Claire ce sera un fusil-arbalète, un lance-grenade avec diverses recharges de grenade et un fusil à plasma. Mais il existe encore d'autres armes, il n'y en a pas mal. Quand vous visualisez votre inventaire, les objets que vous portez sont représentés dans de simples illustrations en 2D, et il n'est donc plus possible de les examiner en 3D sous divers angles comme dans l'épisode précédent.
On en arrive au point faible du jeu : sa difficulté qui reste un peu trop facile. À la base, le jeu original comptait deux niveaux de difficulté : Facile et Normal. Mais là, le mode Arrangé qui s'adresse aux débutants, a été inclus et c'en est risiblement facile. Évitez ce mode si vous avez joué au moins une fois à un Resident Evil. Même un novice finirait par trouver cela barbant à la longue.
Une utilisation judicieuse des armes à feu aidera les personnages à tirer leur épingle du jeu (y compris face aux boss) mais il sera quand même difficile de tomber à court de munitions car il y en a à profusion ! Et malgré le nombre important de zombies dans le jeu, le parcours se résume presque à une promenade de santé. À noter que des femmes zombifiées ont été inclues.
Il arrive que les zombies déambulent par horde de 5 ou 6 mais leurs morsures sont moins douloureuses que dans Resident Evil 1. On remarquera aussi l'arrivée d'une nouvelle espèce de monstre: le Licker, qui est une sorte de substitut du Hunter, enquiquinant mais moins dangereux. Les boss sont assez costauds, mais peuvent être occis sans qu'il y ait trop de casse pour vos personnages car dans ces situations vous posséderez souvent de bonnes armes et munitions (surtout si vous prenez un peu la peine de fouiller votre environnement). Les énigmes sont bien pensées mais restent simplifiées car elles impliquent moins d'allers-retours d'un point A à un point B, à contrario des rébus de Resident Evil 1.
Cela dit, il existe un certain degré de difficulté qui est jaugé entre le scénario A et le scénario B des deux héros. Le second scénario est plus difficile que le premier car les objets changent de place tout comme les ennemis, et les morts-vivants sont plus nombreux qu'à l'accoutumée... Et pour compliquer votre affaire, le T-103 (une espèce d'armoire à glace de type Tyran) vous traquera dans le commissariat et ses alentours, notamment lorsque vous aurez accompli certains objectifs. Autant dire que le jeu promet son lot de surprises, et, par ce fait, il parvient même à nous surprendre au moment où on s'y attend le moins, tout en laissant planer une aura de suspense aussi bien dans le gameplay et dans les cut-scenes.
Terminer un scénario A ne vous prendra pas plus de 4-5 heures et finir un scénario B vous prendra autant de temps (ajoutez une heure tout au plus). Le joueur mettra, peu et prou, 10 heures pour plier le jeu, que ce soit l'histoire de Leon ou l'histoire de Claire. C'est plutôt honnête pour un jeu de ce calibre. Pour contrebalancer la facilité du jeu, un scénario inédit intitulé "The 4th Survivor" pourra être débloqué après avoir terminé les histoires de Leon et Claire et de Claire et Leon un certain nombre de fois et en remplissant certaines conditions. Ce mini-scénario qui vous propose d'incarner un personnage caché peut être expédié en 10 minutes, voire moins si vous êtes rapide, mais il propose un vrai challenge, de quoi vous mettre à fleur de peau car ce scénario est vraiment difficile.
Cette version Gamecube comporte également un autre mini-jeu, Combat EX, où vous pouvez jouer avec Leon et Claire (avec un armement différent pour chacun) et débloquer deux autres personnages connus. Si l'idée est sympathique, ce mode est inutilement long, en plus d'être relativement simple. L'ennui s'installe au bout d'un moment.
Les graphismes
Cinq ans après la sortie initiale du jeu, les graphismes ont quand même mal vieilli malgré un certain soin apporté aux textures, plus lisses, et aux couleurs qui sont bien plus agréables et moins clinquantes que sur Playstation. Le jeu a aussi perdu en pixellisation mais la différence reste mineure. Les graphismes étaient assez beaux pour l'époque, aucun doute là-dessus. Mais pour du support Gamecube, ils passent limite et font pâle figure à coté de ceux de Resident Evil Rebirth et Resident Evil Zero.
Les décors sont détaillés et s'illustrent sur des angles de vue qui confèrent au jeu une dimension d'exploration cinématographique. Cela rend l'aventure d'autant plus captivante. Les couleurs sans être trop fortes, restent correctes à part quelques degrés de couleurs pas très travaillés sur certaines surfaces qui laissent un petit vide par endroit, mais c'est assez marginal au final. Vos pérégrinations commencent dans les bas-fonds de Raccoon City, du moins vous visitez une infime partie de la cité (dans Resident Evil 3 Nemesis, vous explorez les infrastructures de la ville plus en détail). Mais l'aventure se déroule en grande partie dans le commissariat avec ses nombreux corridors longs et parfois exigus, et ses pièces architecturales tantôt froides tantôt luxueuses. Vous vous enfoncerez par la suite dans les égouts de la ville qui vous mèneront à un complexe de recherche souterrain d'Umbrella, à la pointe de la technologie.
Les personnages sont restés dans leurs modélisations originelles et ont gardé leur animation à la fois souple et robotisée (les monstres aussi d'ailleurs) mais plus riche que dans le premier Resident Evil. Quant aux cinématiques (que ce soit les cut-scenes implémentées avec le moteur du jeu ou les cinématiques générées par ordinateur), là aussi le jeu a gardé son aspect d'antan, et la qualité graphique est celle d'une console 32-bits. Si ces séquences ont le mérite de dynamiser le jeu et d'éveiller la fibre nostalgique chez les adorateurs de la série Resident Evil, il est quand même déplorable qu'elles n'aient pas changé d'un iota en cinq ans. Surtout quand on voit que les protagonistes n'ont pas de mouvements labiaux quand ils parlent, mais c'est aussi l'époque qui veut ça, car force est de constater que le jeu n'a pas du tout évolué depuis...
Bande-son
Indéniablement l'un des plus grands atouts du jeu, et ce ne sont pas les somptueuses musiques du titre qui me feront dire le contraire. Tout d'abord, les différentes pistes se prêtent merveilleusement bien aux circonstances et aux endroits que l'on traverse, et surtout à nos oreilles ! L'OST de Resident Evil premier du nom transmettait un sentiment d'épouvante et d'inquiétude qui avait déjà fait forte impression. Mais Ueda Masami, assumant une fois de plus le poste de compositeur, nous a, cette fois-ci, concocté une OST servie sur un plateau d'argent.
Il faut reconnaître que l'ambiance musicale lorgne plus du coté de l'angoisse et du suspense mais la recette fonctionne de manière ingénieuse, à tel point que vous ressentirez des frissons vous parcourir l'échine ! Ces musiques d'ambiance accentuent l'immersion du joueur qui, pour sa part, reste totalement concentré sur le jeu. Du grand art. Même les personnages disposent de leurs propres thèmes.
Intervenant principalement dans les cinématiques, ces thèmes ne manqueront pas soit de vous intriguer, soit de vous émouvoir. Cela dépend du personnage avec lequel vous interagissez. Les thèmes des boss sont très convaincants et on plonge facilement au cœur de l'action. Bref, musicalement, c'est un travail d'orfèvre.
Les bruitages, sans être exceptionnels, sont plutôt réussis dans l'ensemble, mieux que dans le premier Resident Evil en tout cas. Il y a d'ailleurs une certaine ressemblance avec ce dernier à ce niveau là, car c'est sans surprise que certains effets sonores ont été repris mais au fur et à mesure que l'on progresse dans le jeu, ce sentiment s'estompe puisque d'autres bruitages très significatifs avec l'histoire viennent enrichir la bande-son.
Les voix des personnages sont plutôt bonnes, et tout particulièrement celle de Leon, très bien assortie à son caractère protecteur. La voix de Claire reste aussi en harmonie avec son personnage, prudent et attentif. Ada a une voix qui colle très bien avec son charme et sa témérité. Pour ne citer qu'eux. Les autres personnages ont également bénéficié d'un bon doublage. Dans l'ensemble, c'est du tout bon.
Scénario & personnages
Le jeu commence avec un petit résumé des évènements survenus dans le manoir, deux mois plus tôt, suivi d'une cinématique soit dans la peau de Leon, soit dans la peau de Claire (cela dépend du personnage que choisissez d'incarner). Cette cinématique, déjà longuette pour un jeu sorti en 1998, diffère légèrement selon le personnage choisi mais n'altère en rien le fond scénaristique.
Dans tous les cas, les personnages apparaîtront dans la cinématique de départ, et se croiseront de temps en temps étant donné que leur aventure se déroule simultanément durant tout le jeu. Et il y a pas mal de rebondissements entre-temps. C'est justement l'un des plus grands intérêts du scénario: l'histoire est alimentée par plusieurs faits concomitants. Si vous commencez avec Leon [Leon A], vous ouvrirez une voie à claire lorsqu'elle devra à son tour vivre son scénario [Claire B]. On découvre ainsi l'histoire de chaque personnage (de son point vue interne), mais le premier scénario a tout de même une certaine influence sur le second. Et, vous vous en doutez, l'inverse est également vrai : l'histoire de Claire [Claire A] a des conséquences sur le scénario de Leon [Leon B].
Mais à part les histoires propres aux personnages, il y a aussi le fond de la trame scénaristique qui ne change jamais mais qui est très bien développé. Parce que Resident Evil 2, c'est aussi une avalanche de révélations sur les intérêts d'Umbrella.
On en apprend énormément sur la multinationale dans un seul et même jeu : Le virus-G, William Birkin, les personnages qui sont mêlés de près ou de loin aux activités louches d'Umbrella, le complexe de recherche, et bien plus encore...
Il y a de nouveaux personnages prometteurs, comme Ada, qui s'humanise au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu. Son interaction avec Leon n'y étant pas pour rien. Ce dernier transpire un charisme fou et le joueur s'y attachera sans problème. Quant à Claire, son personnage se révèle également intéressant et malgré qu'elle ne trouve aucune trace de son frère, elle va de l'avant et ne se laisse jamais abattre, allant même jusqu'à devenir comme une grande sœur pour Sherry.
Bref, on ne s'ennuie pas une seconde. La mise en scène retient tout de suite notre attention et l'histoire reste bien rythmée tout le long.
Bien que le jeu accuse le poids des années, il n'en reste pas moins un incontournable dans la déferlante Resident Evil. Surtout qu'il représente à lui seul une base de données non-négligeable sur la corporation Umbrella, et un pan important de l'histoire de l'illustre saga de Survival Horror de Capcom. Au final, l'intrigue est non seulement menée avec brio, mais en plus, elle est étoffée grâce à la concomitance des personnages.
Suite à cela, on a envie de connaître la suite des évènements dans les épisodes suivants (Resident Evil 3 Nemesis et Resident Evil Code : Veronica X). Mais on a aussi envie de refaire plusieurs parties pour voir tous les scénarios et débloquer les nombreux secrets que recèle le jeu. L'atmosphère malsaine et angoissante est toujours là, pour nous tenir en haleine du début à la fin.
L'idée qu'a eu Capcom de rééditer l'un des épisodes les plus mouvementés des Resident Evil sur une console comme la Gamecube reste louable car cela permet de faire découvrir le jeu à tous ceux qui ne l'ont pas connu en son temps. Mais d'un autre coté, c'est exactement le même jeu que celui qui est sorti en 1998, et cela risque de désappointer les joueurs en quête de réelles nouveautés puisqu'il n'y a aucun progrès technique à signaler. Toutefois, et c'est peut-être bien le plus important, si vous êtes friand de la série, ne boudez pas votre plaisir, car quoi qu'on en dise et malgré les ravages du temps, ce titre est, et restera une perle inoubliable dans la saga Resident Evil.
Suite à cela, on a envie de connaître la suite des évènements dans les épisodes suivants (Resident Evil 3 Nemesis et Resident Evil Code : Veronica X). Mais on a aussi envie de refaire plusieurs parties pour voir tous les scénarios et débloquer les nombreux secrets que recèle le jeu. L'atmosphère malsaine et angoissante est toujours là, pour nous tenir en haleine du début à la fin.
L'idée qu'a eu Capcom de rééditer l'un des épisodes les plus mouvementés des Resident Evil sur une console comme la Gamecube reste louable car cela permet de faire découvrir le jeu à tous ceux qui ne l'ont pas connu en son temps. Mais d'un autre coté, c'est exactement le même jeu que celui qui est sorti en 1998, et cela risque de désappointer les joueurs en quête de réelles nouveautés puisqu'il n'y a aucun progrès technique à signaler. Toutefois, et c'est peut-être bien le plus important, si vous êtes friand de la série, ne boudez pas votre plaisir, car quoi qu'on en dise et malgré les ravages du temps, ce titre est, et restera une perle inoubliable dans la saga Resident Evil.